Qui n’a pas eu de mal de dos ? Qui d’entre nous ne s’est pas plaint de lombalgies ? Le dos est extrêmement sollicité et souvent malmené. De la position assise excessive dans un bureau ou dans la voiture dans les bouchons de circulation à la position debout dans certaines conditions, tout le monde a souffert de ce mal qu’on appelle lombalgies communes (si bas situé). Alors d’où provient cette douleur ? comment l’éviter ? et comment la traiter ? Tbibrouhek vous répond.
C’EST QUOI LES LOMBALGIES ?
C’est une douleur située dans les vertèbres lombaires (située sous la dernière vertèbre qui porte une cote) de D12 à S1 (bas du dos au-dessus des fesses). La douleur peut irradier vers les fesses, l’arrière des cuisses et jusque derrière les genoux. Les douleurs au-dessus de la vertèbre D12 sont appelées dorsalgies.
LES LOMBALGIES EN CHIFFRES
La prévalence de la lombalgie (sur leur vie entière) dans la population adulte en France par exemple varie selon les études de 66 % à 75 % ce qui signifie que 66 % à 75 % des personnes souffriront au moins une fois dans leur vie de lombalgies . En Tunisie, aucun chiffre n’est disponible.
EXISTE-IL PLUSIEURS TYPES DE LOMBALGIES ?
Il en existe 2 types :
- Les lombalgies symptomatiques (dues à une pathologie)
- Les lombalgies communes qui sont des lombalgies isolées
C’EST QUOI LA LOMBALGIE COMMUNE ?
La lombalgie commune est la lombalgie isolée qui peut toucher toute la population. Elle peut être
- Chronique : lombalgie installée depuis plus de 3 mois
- Aiguë : durée inférieure à 7 jours
- Récidivante : c’est une succession d’épisodes aigus, survenant de façon plus ou moins régulière, et se répétant sur des durées allant de quelques mois à plusieurs années
COMMENT SE MANIFESTE LA LOMBALGIE COMMUNE ?
La lombalgie commune se manifeste par une douleur au niveau du bas du dos qui s’accompagne d’une irradiation dans une ou les deux jambes (lombo-sciatalgie). La limitation des mouvements peut être très importante, par exemple la personne a de la peine à sortir du lit et à faire des mouvements de rotation du dos. Ces lombalgies sont isolées et ne sont pas dues à une pathologie spécifique.
QUELLES SONT LES CAUSES DES LOMBALGIES COMMUNES ?
Certains mouvements brusques peuvent donner lieu à des lombalgies comme mouvement ou effort inhabituel, soulèvement ou port d’une charge lourde ou déménagement mais en réalité la plupart des épisodes surviennent sans élément déclencheur ni mouvement initiateur.
QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUE ?
Les données les plus récentes disent que le facteur de risque principal des lombalgies est d’ordre génétique.
Les événements de vie n’influencent que très peu la survenue d’une lombalgie si ce n’est la consommation de tabac. Ainsi, la consommation de tabac est associée à d’une part une augmentation de la proportion des gens souffrant de lombalgies et d’autre part à l’intensité des lombalgies.
Beaucoup de croyances erronées existent au sujet des lombalgies et semblent ancrées dans la pensée populaire. De même, selon les études récentes, les personnes effectuant des métiers demandant plus d’efforts (dans les limites de l’acceptable) ou nécessitant des positions « bizarres » ou « pas saine pour le dos » ne semblent pas avoir plus souvent mal au dos que les autres.
Attention : il est important de ne pas confondre un facteur de risque (élément qui augmente le risque de survenue de lombalgies) avec un facteur qui augmente la douleur lorsqu’une personne souffre déjà d’une lombalgie. Ainsi, quand on a mal au dos, beaucoup d’activités ou de positions peuvent augmenter les douleurs. Ce ne sont pas pour autant des facteurs de risque.
Par ailleurs, il est important de mentionner que certains facteurs peuvent augmenter le risque de passer à la chronicité comme :
- Les facteurs liés à l’épisode comme l’intensité de la douleur, l’extension de la zone douloureuse et la présence d’épisodes précédents
- Les facteurs liés à l’environnement social et psychologique et qui sont présents au moment de l’épisode comme le stress, l’anxiété, l’humeur dépressive et le défaitisme.
QUAND CONTACTER LE MÉDECIN ?
La lombalgie commune aiguë est une pathologie bénigne et sans gravité et qui disparaît en quelques jours sans traitement spécifique particulier. Dans le cas contraire ou si la douleur est trop forte ou trop invalidante, le médecin peut prescrire un traitement approprié. Par ailleurs, si la douleur s’accompagne d’un ou de plusieurs des symptômes ci-dessous :
- Vous avez des difficultés à uriner (rétention ou perte d’urine)
- Vous avez des troubles de la sensibilité autour de l’anus
- Un traumatisme est à l’origine des douleurs (choc violent, chute, accident de voiture, de moto …)
Il est nécessaire dans ce cas de consulter un médecin en URGENCE.
Si vous souffrez des symptômes suivants :
- Fièvre
- Perte de poids inexpliquée
- Prise de drogues par voie intraveineuse
- Diminution de la force au niveau des jambes
- Douleurs nocturnes sévères.
Il est nécessaire de consulter un service de garde ou un médecin de garde.
Enfin, si vous avez ces symptômes :
- Douleurs qui augmentent en position couchée
- Douleurs s’étendent toujours plus loin dans la jambe
- Antécédents de cancer
- Médicaments apparentés au corticoïdes
- Si âge > 55 ans ou 20> âge
Consulter un médecin lors d’une consultation routinière.
COMMENT GUÉRIR D’UNE LOMBALGIE COMMUNE ?
Il est prouvé que le traitement le plus efficace (pour que l’épisode soit le moins douloureux et le plus court possible) est de rester aussi actif que ne le permet la douleur et de ne prendre que le repos nécessaire. Comme il n’y a rien d’abîmé dans l’anatomie du dos, il n’y a donc pas de risque d’aggraver une lésion en menant une vie aussi normale que la douleur le permet.
L’alitement comme traitement n’a aucun bénéfice ni sur l’intensité de la douleur ni de la durée de l’épisode.
On conseille par exemple :
- De rechercher des positions qui diminuent la douleur et les contractures musculaires
- D’éviter de porter des charges lourdes et les mouvements qui provoquent une violente augmentation des douleurs.
- D’appliquer du chaud ou du froid (tout dépend de la personne) sur la région douloureuse (bain, bouillotte, glaçon) pour savoir.
- De prendre un médicament : antidouleur type paracétamol, ou aspirine. Le médecin pourra aussi prescrire des anti-inflammatoire tel que l’ibuprofène, le diclofénac, ou un relaxant musculaire.
- Dans certaines situations bien spécifiques, le médecin pourra prescrire un dérivé de la morphine.
Il faut profiter de l’effet bénéfique (mais rarement complet) des médicaments pour recommencer à bouger et ne pas rester assis sur une chaise, ou pire, se coucher dans un lit. Ça serait contre-productif ! Aucune activité, ni mouvement ne sont interdits, pour autant que cela n’augmente pas les douleurs de manière trop importante.
Si la lombalgie dépasse le mois (5 à 12 semaines), le médecin adaptera et renforcera le traitement médicamenteux. Mais l’élément le plus important de la prise en charge restera le traitement physique (physiothérapie). Il s’agit de quelques séances chez le kinésithérapeute.
Un support lombaire (ceinture) utilisé en phase de crise peut raccourcir la durée de l’épisode et diminuer la quantité de médicaments nécessaire.
Si la lombalgie est chronique (plus de 12 semaines), il est nécessaire d’avoir recours à une prise en charge multidisciplinaire, c’est-à-dire qui associe plusieurs traitements spécialisés en même temps.
COMMENT PRÉVENIR LE MAL DE DOS ?
Maintenir un poids ou perdre du poids.
Faire régulièrement du sport et des exercices et pensez à vous échauffer avant d’entreprendre une activité physique.
La musculature de l’abdomen et du dos constitue un corset naturel de la colonne vertébrale la protégeant des chocs et en soutenant le dos. Il est important d’y porter une attention particulière et d’apprendre les exercices sous la supervision d’un coach qualifié vu que si ces exercices sont mal exécutés, ils peuvent déclencher ou aggraver une lombalgie.
Se réserver des moments de détente.
Rester conscient de sa posture en tout temps en ayant le dos bien droit, le regard vers l’avant, les épaules vers l’arrière.
Afin de soulever un objet lourd, s’accroupir en fléchissant les genoux tout en maintenant le dos bien droit, et se relever en dépliant les jambes tout en tenant l’objet près du corps. Éviter les mouvements de torsion.
Privilégier les sacs à dos aux sacs à main, et utiliser les deux épaules pour porter le sac à dos.
Pousser les objets lourds plutôt que les tirer.
Les chaussures à talons hauts (plus de 5 cm) sont déconseillées et privilégiez plutôt des chaussures bien ajustées, qui offrent un bon soutien.
Au travail:
- Si la position debout est prolongée, se servir d’un tabouret bas sur lequel on posera les pieds à tour de rôle, en alternant toutes les 5 à 10 minutes.
- Si la position assise est prolongée, faire des arrêts pour se dégourdir et s’étirer.
- Utiliser des chaises à dossier droit qui soutiennent bien le bas du dos.
- Utiliser une chaise pivotante afin de minimiser au maximum les mouvements de torsion.
- Ajuster la hauteur de la chaise ou poser les pieds sur un petit tabouret de telle sorte que les genoux soient un peu plus élevés que les hanches.
- Pour le travail à l’ordinateur, régler la hauteur de l’écran de manière à ce que les yeux soient fixés droit devant et la tête, relativement droite.