Parmi les maladies non transmissibles (contagieuses) évoquées lors de la réunion des nations unies de 2018, la maladie rénale chronique (MRC) occupe les devants de la scène. Onzième cause de décès à l’échelle mondiale, cette pathologie touche environ 850 millions de personnes dans le monde. Son évolution passe théoriquement par cinq stades, mais les premiers étant souvent silencieux, son diagnostic risque de se faire à des stades avancés de la maladie.
QUEL EST LE RÔLE DES REINS?
Nos reins filtrent environ 120 ml de sang par minute, sans arrêt. Leur rôle le plus connu est l’élimination des déchets et de l’eau en excès dans le corps. Et pourtant, ils font bien plus que cela ! Ils participent à la régulation de la pression artérielle, à l’équilibre acido-basique et électrolytique, à la maturation des globules rouges, à l’activation de la vitamine D, etc.
QU’EST CE QUE LA MALADIE RÉNALE CHRONIQUE (MRC) ?
La MRC est la maladie silencieuse par excellence, mais certains symptômes en sont fortement évocateurs. Nous citerons principalement les œdèmes ( un gonflement des tissus causé par un excès de liquide) des membres inférieurs, l’hypertension artérielle, la présence de sang dans les urines, la sensation de fatigue, les nausées et les vomissements. Certaines populations présentent un risque plus important de développer une MRC : les diabétiques, les hypertendus, les obèses, les insuffisants cardiaques, les patients atteints de maladies auto-immunes. Chez ces populations, un contrôle régulier du taux de créatinine dans le sang (un déchet métabolique normal qui est excrété dans l’urine) et de protéines dans les urines permet de ne pas passer à côté d’une atteinte rénale.
L’intérêt du suivi régulier de ces patients est de pouvoir stopper ou ralentir l’évolution de la maladie à des stades précoces.
L’évolution vers une insuffisance rénale terminale reste certes une éventualité, mais surement pas une fatalité. L’épuration extra-rénale par l’hémodialyse ou la dialyse péritonéale permet de suppléer aux principales fonctions des reins. En Tunisie, les derniers recensements font état d’environ 12000 patients au stade de dialyse. Idéalement, le recours à la transplantation rénale, à partir d’un rein de donneur vivant ou en état de mort encéphalique, permet au patient de retrouver une fonction rénale normale.
COMMENT PRENDRE SOIN DE NOS REINS?
La Société Tunisienne de Néphrologie, Dialyse et Transplantation rénale œuvre depuis sa création à la sensibilisation du citoyen à ce problème de santé publique. Voici le dernier spot diffusé à l’occasion de la Journée Mondiale du Rein qui avait pour thème « La santé rénale pour tous et partout : de la prévention au dépistage en passant par l’accès équitable aux soins ». Vous y trouverez de précieux conseils pour prendre soin de vos reins.
Article rédigé par:
Dr Nada SELLAMI
Assistante hospitalo-universitaire en Néphrologie